Aussi loin que je me rappelle, le vin à toujours été, pour moi, du rêve, de la culture, de l’imaginaire. Petit, je m’enfermais dans la micro cave de mon père, au milieu des petits trésors qu’il possédait où chaque bouteille était une histoire, une envie de découverte. Il me suffisait de les regarder pour imaginer, de les toucher pour voyager, de les choyer pour les comprendre. Je n’avais pas encore le droit de les déguster mais je connaissais par cœur, leurs vies, leurs terroirs, leurs vignerons.

Alors des années plus tard, en 2004, quand un film documentaire « MONDOVINO » signé Jonathan Nossiter, présenté au festival de Cannes (l’un des quatre seuls documentaires à avoir été sélectionné dans l’histoire du festival), sort enfin dans les salles, le choc est violent et salvateur. J’étais à l’époque en pleine réflexion sur mon avenir professionnel. Ce documentaire m’a donné ce petit coup de pouce, pour être sûr d’avoir fait le bon choix, celui de vivre de ma passion …le vin. Voilà je suis devenu caviste !

Ce film traite de la mondialisation du vin, avec ses revers, ses coups bas mais aussi ses réponses. Il met en scène un homme omnipotent, petit chimiste et bras droit du gourou Robert Parker. Cet homme, filmé dans des conditions peu flatteuses, c’est Michel Rolland, Oenologue et faiseur de bon vins bien notés par parker et donc vendu bien chers.

A la vision de ce film, je me devais de réagir, de m’engager, pour défendre ma vision du vin, pour défendre notre identité nationale, et je n’ai pas manqué de critiquer aussi bien Robert Parker que Michel Rolland dans cette mondialisation qui va trop vite, dans cette uniformisation qui écrase les cultures.

Voilà plus de 15 ans que je suis maintenant caviste. Ce métier formidable fait de rencontres, de dégustations continue de me faire rêver. Entre 6 à 9000 vins dégustés par an et cela depuis 15 ans m’a fait aussi évoluer. Ceux que je voyais comme les méchants loups n’ont l’importance de ce que je veux bien leur apporter. J’ai appris la tempérance. Il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Pourquoi faudrait-il des barrières, des frontières, des étiquettes sur les femmes et les hommes du monde du vin? Il n’y a que des vignerons qui mettent plus ou moins de cœur dans leurs rêves. 

J’ai eu ce privilège, celui des instants rares, où j’ai pu dialoguer avec Dany Rolland épouse du Michel déjà cité. Si derrière chaque grande femme se cache un grand homme, alors oui je vous présente mes excuses, Michel Rolland est un grand homme. Tout comme les vins que j’ai pu déguster. Il a sa place dans l’univers du vin et pas besoin de moi pour l’avoir, cette place il se l’ait faite tout seul.

Merci Dany pour cet instant gustatif, fort agréable où je retiendrai une tuerie monumentale : Yacochuya 2011 issu d’une exploitation située au nord de l’Argentine. Des vignes de malbec plantées à 2000 mètres d’altitude quasi sous le tropique du Capricorne. Juste l’endroit improbable mais génial pour y faire du vin. Remarquable !!!

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