Aussi loin que je me rappelle, le vin à toujours été, pour moi, du rêve, de la culture, de l’imaginaire. Petit, je m’enfermais dans la micro cave de mon père, au milieu des petits trésors qu’il possédait où chaque bouteille était une histoire, une envie de découverte. Il me suffisait de les regarder pour imaginer, de les toucher pour voyager, de les choyer pour les comprendre. Je n’avais pas encore le droit de les déguster mais je connaissais par cœur, leurs vies, leurs terroirs, leurs vignerons.
Alors des années plus tard, en 2004, quand un film documentaire « MONDOVINO » signé Jonathan Nossiter, présenté au festival de Cannes (l’un des quatre seuls documentaires à avoir été sélectionné dans l’histoire du festival), sort enfin dans les salles, le choc est violent et salvateur. J’étais à l’époque en pleine réflexion sur mon avenir professionnel. Ce documentaire m’a donné ce petit coup de pouce, pour être sûr d’avoir fait le bon choix, celui de vivre de ma passion …le vin. Voilà je suis devenu caviste !
Ce film traite de la mondialisation du vin, avec ses revers, ses coups bas mais aussi ses réponses. Il met en scène un homme omnipotent, petit chimiste et bras droit du gourou Robert Parker. Cet homme, filmé dans des conditions peu flatteuses, c’est Michel Rolland, Oenologue et faiseur de bon vins bien notés par parker et donc vendu bien chers.
A la vision de ce film, je me devais de réagir, de m’engager, pour défendre ma vision du vin, pour défendre notre identité nationale, et je n’ai pas manqué de critiquer aussi bien Robert Parker que Michel Rolland dans cette mondialisation qui va trop vite, dans cette uniformisation qui écrase les cultures.